DERACINEE, NAOMI NOVIK

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Voilà un bouquin que j’ai offert à mon cher et tendre pour Noël et qu’il a dévoré en trois jours. Curieuse, j’ai tenté ma chance ; il est vrai que nous n’avons pas souvent le même type de lecture, il aime la science-fiction, l’héroïc-fantasy et les trucs un peu capillotractés… ! Mais pour une fois la 4° de couverture m’a donné envie d’ouvrir ce roman : « Patiente et intrépide, Agnieszka parvient toujours à glaner dans la forêt les baies les plus recherchées, mais chacun à Dvernik sait qu’il est impossible de rivaliser avec Kasia. Intelligente et pleine de grâce, son amie brille d’un éclat sans pareil. Malheureusement, la perfection peut servir de monnaie d’échange dans cette vallée menacée par la corruption. Car si les villageois demeurent dans la région, c’est uniquement grâce aux pouvoirs du « Dragon ». Jour après jour, ce sorcier protège la vallée des assauts du Bois, lieu sombre où rôdent créatures maléfiques et forces malfaisantes. En échange, tous les dix ans, le magicien choisit une jeune femme de dix-sept ans qui l’accompagne dans sa tour pour le servir. L’heure de la sélection approche et tout le monde s’est préparé au départ de la perle rare. Pourtant, quand le Dragon leur rend visite, rien ne se passe comme prévu… »

   C’est une lecture atypique pour moi et j’ai vraiment apprécié de changer d’univers. L’histoire se lit très facilement et l’intrigue nous cueille sans qu’on s’y attende tant le mystère est dense au départ, car la 4° de couverture ne laisse qu’entrevoir le début du livre, les pages suivantes sont foisonnantes, surprenantes et nous mènent vers une intrigue assez machiavélique. Un bémol tout de même concernant le rythme : la première partie du roman se dévore, la seconde est moins réussie, un peu trop longue à mon goût. Un roman somme tout très intéressant si vous aimez la magie, les complots, les malédictions, les sorcières !

EMMA DANS LA NUIT, Wendy WALKER

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 Cass et sa soeur Emma ont soudainement disparu. Les recherches n’ont rien donné, aucune piste valable n’a pu permettre de les retrouver. Alors quand trois ans après Cass réapparaît un matin en sonnant à la porte de chez elle, tout le monde est stupéfait. Mais où est passée Emma ? A travers les entretiens qu’elle accorde à Abigail, la psychologue, et les chapitres consacrés au point de vue de cette psy qui s’était occupée de cette affaire trois ans auparavant, on cerne petit à petit l’histoire… Abigail a notamment travaillé sur les personnalités « narcissiques » qui semblent être le noeud de cette intrigue : dans quelle mesure les membres de cette famille sont-ils impliqués dans la disparition d’Emma et Cass ? Comme le dit très justement Cass dès la première page du roman : « Les gens croient ce qu’ils ont envie de croire…[…]La vérité peut nous échapper […] » et voilà le lecteur plongé immédiatement dans le doute et avançant avec prudence dans sa lecture, se méfiant de chaque parole, de chaque personnage…

Ce roman se lit d’une traite et le lecteur découvre avec plaisir les méandres de cette affaire qui nous amène notamment sur une île éloignée de tout où auraient été séquestrées pendant trois longues années les soeurs Tanner. La construction narrative n’est pas sans rappeler celle du roman précédent de Wendy Walker, « Tout n’est pas perdu », page-turner efficace aussi. Un bon moment de lecture, mais pas un coup de coeur non plus.

Au lieu-dit Noir-Etang…, Thomas H. Cook

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   Voilà un roman assez étonnant de par sa construction qui malmène le lecteur et qui attend de lui une attention sans faille…on ne cesse de faire des aller-retours dans le temps et il faut donc être attentif d’un bout à l’autre si on veut pouvoir embarquer dans cette histoire un brin machiavélique…

« Dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, en 1926, le jeune Henry découvre la relation adultérine qu’entretiennent deux de ses professeurs. La solitude de M. Reed, marié et père de famille, l’intrigue ; tout comme le fascinent la beauté et le caractère passionné de Mlle Channing. Henry va être le témoin complice et muet de la tragédie qui se noue au lieu maudit appelé Noir-Étang. »

Il s’agit d’une histoire noire, d’un amour tragique qui mène les amants irrémédiablement vers la mort…. le tout est raconté par un narrateur ayant été témoin à l’adolescence de ce drame dont il fréquentait les protagonistes. L’auteur nous bouscule avec une narration complexe qui lui permet de ménager son suspense en ne révélant qu’avec parcimonie la vérité…le lecteur soupçonne ainsi qu’il n’a pas toutes les cartes en mains et cela le pousse à dévorer les dernières pages de cette intrigue extrêmement bien ficelée. Un bon roman donc !

 

LE GRAND LIVRE DE L’HORREUR, N.M.ZIMMERMANN

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Voilà une lecture que j’ai faite avec plaisir car elle m’a été conseillée par mon fils qui a adoré ce roman et qui dans la foulée a lu les 3 suivants (bon, en fait, j’ai emprunté ce livre à la médiathèque car j’ai craqué sur la couverture et j’espérais bien que mon fils lâcherait ses BD pour lire ce roman…pari gagné !).

Le Grand Livre de l’horreur propose un voyage dans un livre « d’horreur » : le premier tome il s’agit de Dracula, le deuxième Frankenstein, le troisième Jurassik park et le 4° Docteur Jekyll et M.Hyde.

Dans ce premier tome, Dans le château de Dracula, le personnage principal nommé Virgile acquiert un Grand Livre de l’horreur car il est passionné par les histoires d’horreur, les zombies…tout ce qui est effrayant ! Il se rend compte un soir dans sa chambre que le livre l’a transporté, lui et son lapin Polop (!), dans le château de Dracula ! Ils sont prisonniers et doivent s’échapper au plus vite et trouver comment rentrer chez eux au plus vite. Ils vont croiser Jonathan Harker qui va les aider, mais aussi le Comte Dracula en personne et les femmes-vampire, tout comme dans le roman de Stoker.

C’est un roman passionnant à lire à partir de 9 ans et qui permet de rencontrer ces personnages littéraires mythiques et d’éveiller la curiosité des enfants afin qu’ils lisent ces romans dans quelques années par exemple. J’ai apprécié le fait que l’auteur respecte l’oeuvre de départ en déroulant une histoire jalonnée de références directes à des scènes précises extraites de Dracula de Bram Stoker.  La narration est bien faite, sans être complexe, le vocabulaire est accessible, et le récit est au passé simple (ça fait du bien !).  Bref, je le conseille vivement.

TE LAISSER PARTIR, Clare Mackintosh

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    Voilà un bon roman lu la semaine dernière, captivant, surprenant, un peu tiré par les cheveux certes, mais qui nous malmène et nous surprend. C’est tout à fait ce qu’il me fallait entre les corrections de brevet blanc et la préparation de cours pour me détendre le soir :  » Un soir de pluie à Bristol, un petit garçon est renversé par un chauffard qui prend la fuite. L’enquête démarre, mais atteint rapidement son point mort. Le capitaine Ray Stevens et son équipe n’ont aucune piste. Rien. Après cette nuit tragique, Jenna a tout quitté et trouvé refuge au pays de Galles, dans un cottage battu par les vents. Mais plus d’un an après les faits, Kate, une inspectrice de la criminelle, rouvre le dossier du délit de fuite. »

Une intrigue bien ficelée, que l’on croit au départ un peu cousue de fil blanc et qui nous laisse sans voix à mi-parcours : on peut dire que le lecteur tombe de haut et j’ai vraiment apprécié cette surprise. Un roman qui vaut le détour quand on cherche une lecture divertissante.

 

MERCY MARY PATTY, Lola LAFON

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Lola Lafon s’empare de l’histoire de Patricia Hearst, cette héritière d’un magnat de la presse qui fut enlevée en février 1974 par un mystérieux groupe révolutionnaire, le SLA. Au lieu de demander une rançon, le groupe demande à ce que la famille de Patty distribue des repas aux nécessiteux. Cette histoire a tenu l’Amérique en haleine car la fille de bonne famille s’est alliée à ses ravisseurs, semble avoir rejoint leur cause… Elle crache dans la main qui l’a nourrie comme lui on reprochait certains à l’époque, mais elle fut aussi adulée par d’autres (tee-shirt à son effigie, manifestation…).

Lola Lafon choisit une narration complexe – un peu confuse parfois – pour raconter cette histoire-là, c’est dommage car l’histoire est vraiment passionnante : comprendre comment Patty a pu faire ce choix, participer à un hold-up, tourner le dos à sa famille… On lit, on se perd à regret, mais on suit malgré tout le fil de ce drame… Comment ne pas compatir avec cette jeune fille qui voit sa vie négociée par ses parents ?!

L’écriture de Lola Lafon m’a déstabilisée parfois et je suis curieuse de lire un autre de ses romans afin de voir si le style était propre à cette histoire ou pas. Peut-être La Petite communiste qui ne souriait jamais, sorti en 2014 ? A suivre…

LE COMBAT D’HIVER, Jean-Claude Mourlevat

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Voilà un classique de la littérature de jeunesse contemporaine que je n’avais toujours pas lu, le livre était pourtant sur mes étagères depuis longtemps. C’est grâce à mes 3° que je l’ai lu : ils m’ont réclamé des titres au choix pour la lecture des vacances et j’ai donc dû lire ce roman afin de pouvoir leur en parler.

« Quatre adolescents, évadés de leur orphelinat-prison, reprennent la lutte perdue par leurs parents quinze ans plus tôt. Leur combat, hymne grandiose au courage et à la liberté, semble désespéré. Et pourtant… »

L’auteur dit avoir voulu montrer le combat de la culture contre la barbarie et c’est vraiment réussi. Les élèves ont aimé les personnages de cette histoire, des adolescents confrontés à des situations difficiles qui les font grandir brutalement. J’ai aussi aimé cette histoire mais ce n’est pas un coup de coeur. Bien sûr je reconnais le talent indéniable de Mourlevat, mais je n’ai pas été captivée par ce roman, je l’ai apprécié, et je l’ai conseillé parce que cette histoire de combat, de résistance et de renaissance est belle, tout simplement.

 

SIMPLE, MARIE-AUDE MURAIL

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 Voilà mon coup de coeur du mois de mars pour la littérature jeunesse : Simple de Marie-Aude Murail. L’histoire de deux frères : l’un a 17 ans et s’appelle Kléber, l’autre a 21 ans, s’appelle Barnabé, mais son surnom c’est Simple car il a 3 ans d’âge mental. Kléber est projeté très tôt dans le rôle d’aîné, il doit gérer ce grand frère qui n’en a que le nom mais pas la statut. Ne supportant pas de voir son frère enfermé dans un institut auquel le destine son père qui souhaite s’en débarrasser, Kléber décide de prendre un appart avec Simple, ils vont trouver une colocation avec des étudiants et nous assistons à cette drôle de cohabitation ! C’est amusant et émouvant à la fois, car Simple est tellement attachant et Kléber aussi, lui qui se démène pour son frère mais qui aimerait aussi mener sa vie de jeune adulte comme tous les autres. Et que dire de M.Pimpin, l’éternel compagnon de jeux de Simple, un lapin en peluche un brin machiavélique car il n’est pas toujours de bons conseils (!) mais qui est aussi capable de vous tirer des larmes quand Simple joue avec lui et ne fait qu’exprimer en fait ce qu’il ressent au fond de lui… On ne peut pas ne pas aimer ce livre, un vrai coup de coeur !

UNE BOUTEILLE DANS LA MER DE GAZA, Valérie Zenatti

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    Voilà un livre que je voulais lire depuis quelques années. Voulant le donner à lire à mes 3°, je l’ai lu le week-end dernier et j’ai vraiment apprécié cette lecture : voilà un roman très instructif qui permet de mieux comprendre ce qu’est la bande de Gaza et ce qui déchire les palestiniens et les israëliens depuis trop longtemps déjà.

Tal est une jeune israëlienne qui ressent le besoin de savoir ce qui se passe vraiment en Palestine : elle aimerait pouvoir communiquer avec une palestinienne. Pour cela, elle glisse une lettre à l’intérieur d’une bouteille qu’elle confie à son frère, soldat dans la bande de Gaza… C’est un jeune palestinient, Naïm, qui trouve cette bouteille. La curiosité le pousse à envoyer un premier mail à Tal, puis une communication atypique s’installe entre les deux jeunes gens. A travers leur histoire, on cerne peu à peu la violence quotidienne dans laquelle ils vivent ainsi que la haine de l’autre dans laquelle ils ont été élevés malgré eux mais à laquelle ils n’adhèrent pas. En effet, les parents de Tal m’ont beaucoup rappelé les parents de Marjane Satrapi dans Persepolis, des gens faisant preuve d’une ouverture d’esprit forte  et à contre-courant qui leur permet de transmettre de belles valeurs à leurs enfants. Un roman riche à lire absolument.

 

LA BALEINE THEBAIDE, Pierre RAUFAST

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C’est toujours un bonheur que de lire Pierre Raufast. Je le trouve inimitable comme auteur, ses romans sont toujours foisonnants et jubilatoires et ne peuvent laisser indifférents !

Un roman de Pierre Raufast c’est comme une matriochka, chaque chapitre est une poupée et à la fin toutes les poupées se rassemblent en une seule qui forme un roman cohérent, pertinent, déroutant souvent, original (mais où va-t-il diable chercher toutes ces idées ?!!). Je suis fan absolue.

 » Fraîchement diplômé, Richeville, jeune homme timide et idéaliste embarque au nord de l’Alaska, sur un bateau. Objectif : retrouver la fameuse  » baleine 52 « , qui chante à une
fréquence unique au monde. Mais l’équipage affrété par le sinistre Samaritano Institute a d’autres desseins. Au menu : le sinistre Dr Alvarez, un hacker moscovite, une start-up californienne, une jolie libraire et des cétacés solitaires, mutants ou électroniques qui entraînent Richeville dans un tourbillon d’aventures extraordinaires. »

Oui, un roman qui suit le parcours de Richeville, parcours atypique semé de rebondissements dingues. Jusqu’à la fin et ce clin d’oeil à Rimbaud au détour d’une page…mais je ne peux en dire plus.

LISEZ Pierre RAUFAST !